Huile de carthame, huile d’œillette et huile de lin crue, cuite ou clarifiée, standolie, etc…. Tant de choix, de caractéristiques et d’usages à connaître…
Voici un peu d’explication :
La première chose à savoir c’est qu’il ne faut pas utiliser l’huile alimentaire, ni huile d’olive ou autre de ce genre. Celles-ci sont très bonnes en cuisine mais certainement pas en peinture ! L’huile utilisée pour l’alimentation ne sèche pas, elle n’est pas “siccative”, elle ne durcira donc jamais… Vous vous retrouverez avec une peinture abominable qui retiendra toute la poussière, les couleurs vont couler et elle sera intransportable. Pour en savoir plus sur la siccativité de l’huile.
Il y a tellement à dire concernant les huiles utilisées dans le domaine artistique que je préfère m’attarder ici sur celles qui sont facilement accessibles dans nos commerces et plus particulièrement dans les magasins de fournitures artistiques.
Huile de lin :
La plus courante. Elle est extraite des graines de lin et selon les régions et les conditions de culture, ses caractéristiques varient. Sa tige quant à elle sert à fabriquer la toiles. “Rien ne se perd, tout se transforme” !
Huile de lin crue : Elle sèche très lentement, se mélange mal aux pigments et de pars sa couleur (très ambrée) a tendance à jaunir. Il existe des méthodes simples et naturelles pour la modifier :
Elle peut être purifiée… : Nicolas Wacker dans La Peinture à partir du matériau brutrecommande une huile vieille de 1 ou 2 ans pour mélanger aux pigments. Pour la purifier, il faut la laisser reposer dans des flacons hermétiques le temps que les impuretés se déposent dans le fond. Et pour accélérer le processus, y incorporer un peu de poudre de baryte, cela entraînera les impuretés dans le fond. (La chauffer légèrement pour aider le phénomène dans le cas ou la poudre ne tomberait pas complètement).
…Clarifiée : La faire reposer au soleil un certain temps, toujours dans un flacon hermétique. L’éclaircissement sera considérable au bout de quelques semaines car le soleil finit par brûler les déchets végétaux. Mais si ensuite vous la mettez dans l’obscurité, elle s’assombrira de nouveau, mais pas autant qu’elle l’était au départ. C’est pour cela qu’il est conseillé de peindre avec un huile non clarifiée, ainsi pas de risque d’assombrissement des couleurs, au contraire elles ne pourront que s’éclaircir.
…Ou épaissit au soleil : Mettre l’huile sur seulement 5mm d’épaisseur dans un large plat et remuer 2x/jours, ainsi l’huile capture l’oxygène et donc finit par s’épaissir. En deux semaines, vous obtenez une huile qui a la même consistance que le miel. Et toujours selon N. Wacker, pour la protéger de la poussière, poser sur ce plat une plaque de verre légèrement surhaussée.
Huile de lin cuite : Plus légère, plus visqueuse, plus brillante et plus siccative. Elle devient très dure au séchage, ce qui donne presque des couleurs émaillées. Sa cuisson est un procédé dangereux car l’huile et ses vapeurs sont inflammables, heureusement aujourd’hui sa fabrication se fait en laboratoire, car autrefois cette cuisson était redoutée au sein des ateliers à cause des risques encourus. Les siccatifs ne sont ajoutés que par petites quantités lors de la cuisson, puis l’huile repose pendant plusieurs jours dans des cuves afin qu’elle se clarifie.
Lorsqu’est mélangé à l’huile lors de la cuisson 5% de litharge, est obtenue ce qu’on appelle “l’huile noire”, utilisée comme médium autrefois. Elle contient du plomb formé lors de la cuisson, c’est pour cette raison qu’on ne la trouve plus dans le commerce.
Standolie (ou huile de lin polymérisée) : C’est de l’huile de lin cuite à plus haute température encore que l’huile de lin précédente, avec un processus légèrement différent. Elle est plus dense, plus visqueuse, plus siccative, plus brillante et plus résistante à l’humidité et aussi moins jaunissante que toutes les autres huiles de lin. Le fait qu’elle sèche rapidement la rend idéale dans la fabrication des peintures laques ou des peintures emails.
Huile de carthame :
Elle provient d’une plante ressemblant a un chardon. Elles est considérée comme une huile “semi-siccative”, et ses caractéristiques sont proches de l’huile de lin.
Huile d’œillette :
Elle est très claire et fluide, donc ne jaunit pas mais sèche lentement. Elle est donc préférable à l’huile de lin pour les couleurs claires, elles ne s’assombriront pas. A utiliser en petite quantité car elle peut être cassante. L’huile d’œillette est aussi appelée huile de pavot noir, à ne pas confondre avec le pavot blanc qui donne de l’opium, hehe…!! ;)
!!!! Attention !!!! L’huile est inflammable, donc veiller à bien l’éloigner de toute source de chaleur et prenez gardes à vos chiffons imbibés d’huile, faites-les sécher avant de les mettre dans une poubelle !
Bonjour,
J’ai acheté de l’huile d’œillette (pavot) a première pression . Je voudrais savoir comment faire pour faire une dexieme pression qui soit approprié pour la peinture à l’huile. Merci de votre aide
Bonjour, transformer l’huile d’oeillette en huile siccative pour la peinture nécessite de solides connaissances en chimie. A ma connaissance, cette opération ne se réalise que dans un cadre industriel. Le mieux (le plus facile et le plus pratique) est d’acheter directement l’huile d’oeillette dans les magasins de matériel artistique, où elle est vendue prête à l’emploi. Cordialement
Bonjour, je débute à l’huile et je ne souhaite pas utiliser des solvants toxiques (j’ai commencé avec l’essence à la térébenthine mais je ne supporte pas l’odeur et le produit en soi).
Est-ce que je peux utiliser uniquement de l’huile de carthame par exemple pour mélanger à la peinture (car elle semble fluide, non jaunissante et bien siccative) ?
Quelle est alors la différence avec le siccatif de Courtrai dont j’ai entendu parlé ou le médium siccatif brillant Harlem Duroriez ou même le liquin ? Quelle est la différence entre tous ?
Je me permets de vous poser toutes ces questions et obtenir des conseils car je n’ai malheureusement pas les moyens de tester tous ces mediums…
Merci à vous !
Bonjour Barbara, l’huile ne peut pas remplacer l’essence car ces deux produits ont des rôles (et des effets) bien différents. Idem pour les médiums, siccatifs, et autres. Si tous ces produits-là existent, c’est que chacun à un rôle et des propriétés qui lui sont propres. Je ne peux tout vous expliquer ici, ce serait beaucoup trop long, mais je vous propose de suivre cette initiation que j’ai mise à la disposition du public gratuitement. Il y a les explications techniques de base à connaitre et à comprendre, accompagné de schémas, ainsi qu’une vidéo de démonstration de plus d’1h : https://formation.techniquedepeinture.com/je-debute-a-l-huile Merci à vous
Bonjour,
Avec quoi je peux mélanger si besoin l’huile Standolie ? essence de pétrole minérale et/ou térébenthine ?
Merci
Les 2, au choix !
Bonjour Amandine,
eh bien, j’aurais aimé avoir un blog comme le votre dans ma jeunesse! dans mes études d’illustrateur, l’huile noire était trés mal décrite, ou trés critiquée (xavier de langlais)…
l’huile au plomb apporte un trés grande facilité d’exécution, et un aspect émaillé superbe… Toutefois, je voudrais témoigner du comment l’utiliser( à mon avis…) : sur une toile grainée, elle n’a pas beaucoup de sens.. A vrai dire, n’importe quel “type” de peinture accrochera sur une surface grainée… l’huile au plomb trouve toute son efficacité sur un support totalement lisse, préparé à ola céruse, (et bien sec, bien sur)… Que de plomb, entre le fond et le médium!
La dessus il faut peindre en une couche, directement sur le fond blanc qui irradie à travers la demi pate.. je ne parle pas de glacis, mais bien d’une demi pate plutot opaque… Cette façon de faire suppose un controle trés “intériorisé” du tableau, parce qu’on ne peut s’appuyer sur aucune esquisse.( enfin, je parle d’une ébauche, pas d’esquisses “a coté”, bien sur)..; A l’arrivée, vous avez l’aspect lisse , “beurré”, émaillé, des flamands… Et (sur un recul de 40 ans, pour moi) aucun problème de fissures ou craquelures, meme avec des couleurs “dangereuses” (laques)… A noter q’une huile au plomb pour “paresseux” était chez lefranc la “mixtion à dorer)… Trés chargée en plomd, elle séchait en émail dans la nuit…
technique magnifique, mais qui suppose un bon niveau de dessin, une main trés sure.. Si problème, il vaut mieux laver a la téré le morceau, et le repeindre totalement… ne jamais empiler des couches de peinture!
juste j’ajoute que cette technique se prétait à tous les styles (enfin, pas les empatements), y compris, dans mon travail d’illustrateur un résultat hyper réaliste…( ce n’est pas parce que c’est de l’alla prima que çà donne un résultat “enlevé”, esquisse, etc, )
voila! j’ai été un peu longuet, je crois!
bonne peinture à tous!!
plusieurs choses fausses : il ne faut surtout pas attendre que les chiffons sèchent ! l’huile ne sèche pas elle s’oxyde; c’est parce qu’ils sont imbibés d’huile qu’ils vont/peuvent s’enflammer spontanément!
ils faut les jeter dans un recipien métal ou les noyer dans l’eau
l’huile de noix ou lin alimentaire sèche très bien pas besoin de payer des fortunes en bx arts – huile de carthame : à essayer je ne sais pas
Ou sont les erreurs ? Ce blog regorge d’article expliquant justement le phénomène de siccativation de l’huile. Parler de séchage est un abus de langage, certes. Tout comme l’huile de lin et de noix qui sont, effectivement des huiles alimentaires, mais ce sont surtout les huiles principalement utilisées dans les beaux arts :) Voir l’article : Différence entre les huiles.
Donc, en réalité, merci de confirmer le propos !
Bonjour Amandine,
Tout d’abord merci pour tous ces articles tellement riches d’informations pour moi qui me remet à la peinture à l’huile.
Ma question : j’ai un projet de toile à l’huile qui sera composé de pas mal de blanc (surtout les fonds), la marque Blockx propose des huiles avec de l’oeillete (à laquelle j’adjoindrai un peu de Liquin pour sécher plus vite), donc qui ne jaunit pas, par contre toutes mes autres couleurs sont de la marque Old Holland qui utilise de l’huile de lin (les 2 marques sont de l’extra fine de haute qualité)
Est ce que j’uxtaposer ces 2 huiles différentes, voir un peu les mélanger est contre-indiqué à votre avis ?
Merci !
Bonjour, il n’y a aucune contre-indications. Différentes marques peuvent être mélangées. Merci à vous !
Bonjour,
Je débute la peinture à l’huile. J’utilise l’huile de lin, mais j’ai lu que cette dernière était auto-inflammable.
Je me demandais si l’huile d’oeillette présentait le même “risque”
Vous en remerciant d’avance.
Coralie
Bonjour, toutes les huiles sont inflammables, je ne saurais vous dire si le “risque” est le même pour les 2
Je confirme pour l’emploi de l’oeuf sur les premières couches qui permet de diminuer la quantité d’essences tout en gardant une touche “huileuse” plus épaisse qui sèche vite. De plus, l’œuf permet à l’huile de se diluer à l’eau. Je prépare ma pâte en la diluant avec un peu d’essence, je mélange l’oeuf et l’huile en battant bien et ça me donne une sorte de lavis un peu plus épais à appliquer sur ma toile. J’ai même réalisé des peintures uniquement à l’œuf et à l’huile à l’eau, avec une touche onctueuse très agréable. J’ai aussi vu passer un liant caséine commercialisé par Talens qui permet de lier l’eau et l’huile pour réaliser les premières couches.
Dans cette optique, mais avez-vous des informations sur la compatibilité de la gomme arabique et de l’huile à long terme ? Les deux étant jointe à l’œuf.
Et j’en profite aussi pour vous remercier pour votre blog et les informations partagées, ça fait plus de trois ans que je le consulte régulièrement maintenant ! Ca m’a motivé à ouvrir le mien, plus axé sur les peintures à la détrempe ( https://arsartium.fr. )
Cordialement,
Serely
L’initiative de votre blog est très bonne, dans le sens où vous essayez d’apporter un peu de technologie de la peinture dans le désert actuel, mais tant d’inexactitudes et de manques d’informations concernant les huiles me peinent beaucoup.
Toutefois je vous encourage sincèrement à continuer votre entreprise.
Pour information “les huiles alimentaires” telles que celles de tournesol et de soja ont été utilisées à grande échelle pour la peinture de chevalet en Russie au XIXème siècle. Quant à l’huile de noix il suffit simplement de la “laver” selon le vieux procédé allemand et de la claircer (c’est celle que j’emploie). Continuez néanmoins :) José Colombé, Conservatoire de Corse des Techniques picturales.
Déjà bonjour, puisque quand on est poli on dit bonjour, chacun son éducation…
Quelle est l’utilité de votre intervention? Venir pour dire je suis meilleur que vous je viens du conservatoire quand même … proute proute… ce que vous dites est faux, mais continuez ….proute proute… on a compris, vous êtes bien supérieur, vous et votre science , mais n’ oubliez pas que le talent ne s’apprend pas, même dans les facultés de bobos…. La science et l’outil sont secondaires, la créativité l’inspiration priment sur elles …
Bonjour José, merci pour votre message, aussi bien pour votre critique que votre encouragement. Une liste exhaustive de toutes les huiles utilisées (ou non) en peinture est à ma connaissance inexistante. N’étant pas scientifique de formation, mais peintre et passionnée, mon article est une synthèse des propos recueillis dans les ouvrages de la bibliographie. Le mieux, je pense, serait que vous nous transmettiez vos connaissances afin de les partager sur ce site. Je prends contacte avec vous en message privé. Merci à vous et à bientôt
Bonjour,
Je voulais savoir si l’huile d’œillette était applicable sur le bois tel plateau à charcuterie/fromage, etc…?
Si oui est-elle l’huile naturelle qui jaunira le moins un bois clair?
Merci pour vos réponse.
Bonjour Joss, question insolite pour ce site, mais en effet l’huile d’oeillette est applicable sur le bois. De toutes les huiles utilisées en peinture, c’est effectivement celle qui jaunit le moins. Merci à vous
Bonsoir Amandine,
J’aimerais savoir si l’huile de noix cuite (à 120 degrés environ) sans litharge jaunissait dans la durée ? Même question pour l’huile de lin décolorée.
Bonjour, l’huile de noix ne jaunit pas car elle ne contient pas d’acide linoléique, mais de ce fait, un film se forme à la surface, ce qui a des avantages mais aussi des inconvénients. Quant à l’huile de lin décolorée, forcément elle jaunit moins que l’huile de lin pure, mais elle jaunira toujours un peu. Cordialement !
Deux remarques et beaucoup d’interrogations :
On ne peut pas dire qu’il faille éliminer les huiles alimentaires (comme il est dit, à tort, dans l’article) : l’huile de lin peut être ingérée et l’huile de noix était l’huile de prédilection des flamands du temps des frères Van Eyck.
Par ailleurs, le Moulin de la Tour n’expédie plus ses huiles de noix : il faut venir la chercher sur place, ce qui risque de poser bien des problèmes à la plupart d’entre nous, notamment pour ceux qui vivent en … Irlande !
Quelqu’un connaîtrait-il un fournisseur équivalent qui accepterait d’expédier ses produits dans toute l’Europe ou, à défaut, en France métropolitaine ?
Par ailleurs, la litharge, indispensable à la fabrication de l’huile noire (dont la commercialisation est interdite en France), ne semble plus être commercialisée en France. Quelqu’un aurait-il une solution, un fournisseur à proposer, autre que Kremer, qui profite de cette pénurie organisée pour vendre sa litharge … 30 euros le kg + les frais de port (ce qui est absolument prohibitif) ? Faut-il aller jusqu’en Ukraine ou en Inde (chez notre ami de Mittal !) pour s’en procurer ? Et, dans ce cas, le produit, nécessairement acheté en grande quantité (minimum : 25 ou 30 kg) passera-t-il sans problème la douane de l’Union européenne, chargée, pour la circonstance, de la protection écologique des populations de l’Union ? Je crains que non.
Comment faire, dès lors, pour appliquer les recettes de Claude Yvel relatives à la technique des Flamands ?
Si vous avez des solutions ou des réponses à toutes ces questions, n’hésitez surtout pas à m’en faire part. Soyez-en remerciés par avance.
Bonjour Pierre
Il est facile de se procurer de l’huile de noix ici au Canada. Je l’utilise moi-même depuis un bout de temps et suis vraiment satisfait :)
Si vous vous voulez je peux communiquer avec mon fournisseur à savoir s’il peut vous vendre et expédier en France :)
Yves
Bonjour, connaissez vous OKRHA à Roussillon en Provence, je m’en suis procuré chez eux il y a quelques années, c’est peut etre encore à leur catalogue?
Amicalement.
Nicole.Hittema.
Bonjour, Je ne connais pas Okrha, il vaudrait mieux que vous les contactiez directement. Cordialement
Je vous remercie, Amandine, pour ces précisions, qui me seront précieuses.
Bonjour Bonjour Pierre. Merci pour votre commentaire, ceci dit quand je parlais d’huiles alimentaires, il était bien entendu question des huiles utilisées dans la cuisine. L’huile de lin a de nombreuses propriétés mais pas celle de faire de bonnes vinaigrettes ! Quand à l’huile de noix utilisée par les grands maîtres dont vous faîtes allusion, il ne s’agissait pas de la simple huile de noix disponible aujourd’hui dans les supermarchés, mais “d’huile de cerneaux de noix émondés”… Qui est de qualité et de pureté bien supérieure.
A ma connaissance, les derniers vendeurs de litharge ou d’huile noire sont, peut-être encore aujourd’hui, les Couleurs du Quai Voltaire – Sennelier, à Paris, ou bien la Droguerie Du Lion à Bruxelles. A vérifier !
Merci à vous
Bonjour a tous
Je suis a la recherche d’huile noire selon la recette de Claude Yvel, Kremer un fournisseur Allemand ne peut pas me la fournir (Contrainte réglementaire)
Je voudrai en trouver en achat en ligne ou chez un fournisseur qui ne me demande pas d’acheter pour 80 € de produit (Sennelier)
Merci de votre aide, je voudrai pouvoir faire du vernis gel de Ruben Moi même pour mes Glacis
Cordialement
Gérard Lhermitte
Bonjour Gérard, l’huile noire ne peut plus être commercialisée à cause de sa toxicité due au plomb qu’elle contient. Ce n’est peut-être pas le cas d’autres pays… Si vous souhaitez absolument vous la procurer, peut-être devrez-vous songer à la fabriquer vous-même ? La recette se trouve le livre de Claude Yvel, que vous devez visiblement avoir. Cordialement
Merci de votre réponse Amandine.
Je vis me procurer de l litharge et me mettre a mes casserole
Bonne Journée a Vous
Bonjour Gérard,
L’huile noire ne provient pas de l’huile de lin mais bien de l’huile de noix cuite en présence de litharge. Kremer ne la propose effectivement pas aux particuliers mais la vend, par exemple, au magasin Sennelier qui, lui, la revend à ses clients (21,80 € les 100 mL).
La fabrication par soi-même de cette huile est déconseillée en raison de la dangerosité des produits à manipuler.
Bonjour. Je dois utiliser de l’huile de lin cru pour preparer une toile (coton) 30×40. La preparation que je suis en train de faire contient de la colle de lapin, du platre de Bologna et justement de l’huile de lin cru…. MA QUEstion est: pour quelle raison l’huile cru? Il y a une grande difference si j’utilisais celui cuit? Merci et compliments pour votre travail. Tim
Bonjour Tim. L’huile de lin cuite est bien plus consistante, plus “grasse” et plus épaisse que l’huile de lin crue. Dès lors, votre fond serait très long a siccativer (à sécher), c’est pourquoi la crue (ou encore clarifiée, décolorée) est préférable. Attention de ne pas confondre non plus l’huile de lin pure, car celle-ci jaunit beaucoup trop les couleurs. Résumons, il y a donc la pure (qui jaunit), la clarifiée (qui est la plus appropriée) et la cuite (idéale seulement dans les dernières couches tels que des glacis). Bonne continuation
Bonjour,
Je me demandais apres avoir lu tant de commentaires sur les differentes huiles s’il serait possible d’utiliser differentes huiles pour un meme tableau ,pour par exemple les endroits plus epais ( avec plus de volume ), les couleurs differentes ( claires,sombres), essayer de donner plus de luminosite …etc . Ou il apparaitrait forcement des craquelures ?
Merci ….
Bonjour François
Je crois qu’il n’y a pas de problème. Si vous voulez être sûr que le séchage, qui probablement tire différemment le support selon les huiles, n’occasionne pas de craquelures, vous pourriez, comme l’un de mes amis peintre, intercaler une couche légère à la gomme Dammar, très discrète, qui empêchera les huiles du dessous de réagir? Les craquelures, cependant, sont bien souvent dûes aux pigments plus qu’aux huiles. Prenez par exemple les tableaux d’Henri Martin que je connais particulièrement bien, qui ne “préparait” jamais ses toiles et dont la touche tient remarquablement bien: seuls ses bleus ciel craquèlent. Je ne saurais trop insister sur la qualité des pigments! Votre question relève de la chimie plus que de la peinture: les livres sur la chimie de la fin du 19e (qui comportent tous d’importants articles sur les pigments car à cette époque l’industrie textile était au plus haut), ainsi que ceux sur la peinture à l’huile, vous seraient utiles. Quelqu’un a-t-il des références précises à nous fournir dans ce domaine? Je n’ai pas les miens sous la main. Autre remarque: la dilution diffère selon les huiles…et les pigments. Bonne journée: à vos pinceaux et à vos éprouvettes!
Merci Marie-Anne pour votre commentaire. Vous trouverez des livres techniques anciens dans ma bibliographie. Google rend accessible certain de ces ouvrages gratuitement : https://www.art-totale.com/bibliographie-livre-art/
Bonjour, le problème étant que les temps de siccativité (de durcissement) diffèrent selon les huiles. Par exemple l’huile de lin est plus rapide que l’huile d’œillette. Donc à moins d’être un bon chimiste et de savoir doser les proportions adéquates selon les couches tout en respectant le gras sur maigre, mieux vaut se contenter d’une sorte d’huile par oeuvre… Sinon, en effet des craquelures apparaîtraient. Cordialement. Merci à vous
Bonjour,
Voir mes commentaires sur les huiles sur ce site et sur le site http://peindre-vrai.fr/ de monsieur Fumoux.
La question de la siccativité ou des craquelures ne dépendent pas directement et uniquement des huiles, on peut utiliser toutes les huiles même pour un même tableau.
Ce qui compte c’est:
. D’employer une huile cuite pour avoir plus de siccativité de préférence huile de lin cuite ou huile de noix cuite,
. Mais surtout de peindre en employant du début jusqu’à la fin de l’oeuvre du médium à peindre, voilà le secret des anciens y compris de Van Gogh dont les toiles n’ont pas de problème dans le temps, alors qu’il peignait en épaisseur, car il appliquait les recettes des Hollandais. C’est grâce à son frère Théo marchand de couleur et à l’application des principes des peintres Hollandais qu’il pouvait éviter les embus et les craquelures. Tout artiste peignant à l’huile doit employer un bon médium à peindre. Grâce à cela vous ne devez plus vous soucier de peindre gras sur maigre comme on le dit et le trouve souvent dans les livres ou aux beaux-arts, c’est superflu à partir du moment où vous employez un bon médium à peindre. Ce principe est dépassé et n’a aucune sorte d’importance lorsqu’on utilise du médium à peindre. Pour vous en convaincre vous pouvez contacter monsieur Jean-Philippe Escaffre, professeur et artiste peintre de l’atelier Toulousain l’Imagerie http://www.atelier-imagerie.com/ tel 06 65 27 61 01 qui utilise un de nos médiums à peindre pour lui-même et pour son atelier. Nombre de ses élèves utilisent nos médiums en atelier et pour eux-même à usage privé. Malheureusement il est difficile de se procurer un bon médium à peindre dans le commerce et si cela vous intéresse vous pouvez me contacter via le site http://peindre-vrai.fr/ pour acquérir un très bon médium à peindre mis au point d’après la formule de monsieur Fumoux.
Je suppose qu’Amandine pourrait également être intéressée par ce produit et souhaiterait l’évaluer.
Note: Pour peindre en épaisseur il existe des médiums particuliers qui facilitent la chose et évite les craquelures dans le temps. Le médium à peindre dont je vous parle apporte également de la siccativité naturelle ( pas de produits accélérant le séchage artificiellement source d’ennui futurs) et il est possible de travailler dans la demi-heure ou l’heure qui suit sur la couche qui précède sans attendre des jours de séchage. Par ailleurs c’est le produit par excellence pour travailler en glacis.
N’hésitez pas à me contacter pour des renseignements ou explications complémentaires à http://peindre-vrai.fr/contact/ ou pour faire des essais avec les médiums à peindre, vous serez surpris du résultat, du gain de temps d’exécution de vos oeuvres et de la qualité (les médiums à peindre bonifient automatiquement les peintures même celles de qualité moyenne telles que les tubes à l’huile dites d’Etude et surtout évitent les embus et les craquelures dans le temps).
tout est interessant les questions et les reponses et vos articles …chapeau Amandine quel joli nom ..si frais…d’un vert tendre…bonne fete de Paques!
Quel doux commentaire ! Merci!
Bonjour,
J’utilise pour peindre un huile de noix siccativée par un procédé ancien : faire bouillir lentement 1 litre d’huile versé sur demi litre d’eau dans laquelle on a mélangé 50 à 100 grammes de poudre de pierre ponce, jusqu’à diminution du niveau de moitié.
La peinture durcit en 3 ou 4 jours (épaisseur normale de la peinture; plus lent si fortes épaiss.).
C’est la mieux des huiles que j’ai essayé. Saluttns.
Salut blanc , j’ai une étude sur l’utilité de huile de noix et j’aimerai savoir comment vous utilisez l’huile de noix dans la peinture vu que vous avez dit que c’est efficace et merci .
Bonjour. Avez-vous essayé le jojoba? C’est une cire végétale (consistance d’huile à t° ambiante), donc ne rancit pas, et donne une exquise texture à la peinture, s’entend TB avec la thérébentine pour commencer en maigre. Je n’ai pas l’expérience du vieillissement. On peut en commander à l’association Robin des Bois, 14 rue de l’Atlas 75019 Paris.
L’huile de jojoba ne “seche” pas. Tres utile en parfumerie, elle est tout a fait deplacee en peinture. L’huile de noix de premiere pressee a froid vendue en supermarche (pour faire des vinaigrettes de reveet assaisoner les grillades de poissons entre autre) est la meme que celle vendue pour faire de la peinthre. Pour ceux qui veulent faire une huile noire sans litharge, le cristal pille a ete ajoute a lhuile pendant la cuisson. mais attention, le cristal contient du plomb, les vapeurs sont donc plus que toxic. Pour les amateurs de peinture epaisse, une cuisine au jaune d’ouef marche bien et s’associe tres bien a l’huile. L’huile d’oueillette sur des surfaces de cuisine n’est pas une tres bonne idee.Si l’huile ne jaunissait pas (eviter casserolles chaudes et tout contact avec sel ou vinaigre)elle n’eviterait pas les changements d’aspect du bois qui en fonction des essences s’assombri ou s’eclairci a la lumiere. La raison pour laquelle certaine peintures ne craquellent que dans les bleus est que ces pigment notamment le cobalt ont untres grand pouvoir siccatif (ils attirent l’oxygene vers l’huile ) ce qui provoque des differencesde tentions entre des couches voisines ent detruit l’equilibre gras sur maigre. Pour ceux qui n’ont pas besoin d’un foi en bon etat, la litharge et le vermillon (minium de plomb) sont vendus par des shipshandlers pour bateaux bois en Angleterre Et pour cex qui n’aiment pas les marges beneficiaires des “marchands de couleurs”, une visite chez Laverdure (Paris ou online )reserve de bonnes surprises; mais attention, ils ont l’habitude de travailler avec des gens qui savent ce qu’ils veulent et ne pratiquent pas la vente-conseil.
Je n’ai effectivement pas essayé, mais pourquoi pas…
L’huile de noix pressée a froid s’obtient directement aux moulins qui la produisent. Cela ne manque pas en France en Italie ou en Europe de l’est. J’obtiens la mienne soit en Touraine soit en Perigor (moulin de la tour) a des prix qui défient ceux des marchands de fourniture beaux-art. L’éloignement ne pose aucun problème , c’est un produit qui circule librement par la poste et me parvient sans histoire au fin fond de l’Ireland
L’huile de cuisine. L’huile de lin est aussi comestible.
Ce qui rend une huile appropriée pour la peinture c’est sa composition. l’huile de noix sèche très bien , mais d’une manière différente de celles de lin ou de carthame. Elle se cuit aussi avec ou sans plomb(sous forme de cristal en général) et reste comestible (dans l’absence de plomb bien entendu) pourvu qu’elle n’ait pas chauffé au-delà du point de fumée qui serait par ailleurs néfaste a la qualité de la peinture obtenue .
Bonjour Amandine,
Il est décevant que vous ne parliez pas de l’usage de l’huile de noix qui était l’huile de prédilection utilisée par les anciens et certainement la meilleure huile à utiliser en peinture. Les reproches qu’on lui fait sont infondés, cuite elle est même plus siccative que d’autres huiles et surtout elle sèche en profondeur et de manière uniforme. Elle est un garant de la longévité et de la qualité des tableaux peints.
Elle est également utilisée dans les médiums à peindre de haute qualité, chose très difficile voire impossible à trouver dans le commerce.
Un test très simple peut vous convaincre et je vous conseille de l’essayer avec des peintures de qualité dite “Etude” et vous constaterez par vous-même que l’huile de noix bonifie aussitôt les peintures du commerce de médiocre qualité.
Je vous renvoie également à l’article de monsieur Fumoux sur le secret des anciens http://peindre-vrai.fr/le-secret-des-van-eyck/ , expert dans ce domaine, afin que vos lecteurs puissent comprendre que l’huile de noix doit être prise en considération et être privilégiée face aux autres huiles que vous citez et combler un manque d’information important dans votre article.
Bonjour Jacques. Et bien sachez que les zones de commentaires servent à cela, ajouter des informations! Donc merci pour votre critique, mais ce serait d’autant plus constructif si vous nous donniez également l’information concernant les endroits où il est possible de se procurer cette huile de noix. Elle n’est pas en vente dans les commerces de matériel artistique, elle fait partie de la composition de l’huile noire de Claude Yvel mais tout aussi difficile à se procurer. Pour l’enrichissement de tous, continuez d’ajouter des suppléments d’informations à travers des commentaires. Cordialement.
Merci Amandine pour votre réponse. On peut vous pardonner cette omission car même Xavier de Langlais n’en parlait pas dans son livre La Technique de la peinture à l’huile par ailleurs excellent, ce qui tendrait à démontrer qu’elle est progressivement tombée dans l’oubli. C’est la raison pour laquelle il est souhaitable de la réhabiliter.
Personnellement je m’en suis procuré d’excellente qualité auprès du moulin de La Tour en Dordogne http://www.moulindelatour.com/ qui depuis ont arrêté pendant un moment la fabrication et je ne suis pas sûr qu’ils aient repris la production (leur téléphoner).
D’autres moulins dans la région en fabriquent encore mais je ne pourrai pas en garantir la qualité. Des recherches sur Internet donnent pas mal d’adresses exemples:
http://www.huile-de-noix-du-perigord.com
http://www.dordogne-cachee.fr/article-le-moulin-du-sablon-et-son-huile-de-noix-103561461.html
Une vidéo http://www.youtube.com/watch?v=q13HdAt9N4o .
Il faut veiller à ce que la production respecte la tradition à base de cerneaux de bois et chauffé modérément (60°). Une adresse utile auprès du syndicat d’initiative http://www.noixduperigord.com/acteurs2.html que j’avais contacté et qui sont bien au courant de la production dans la région.
Sinon le marchand suivant peut en vendre :
Laverdure à paris Laverdure & fils
58, rue Traversière
75012 PARIS, FL
France
Téléphone : 01 43 43 38 85
Huile de noix http://www.laverdure.fr/huiles/1289-huile-de-noix-1l.html
et de l’huile de lin cuite http://www.laverdure.fr/huiles/1280-huile-de-lin-cuite-en-1l.html
On trouve pratiquement tous les produits dans ce magasin pour fabriquer soi-même les peintures, les vernis et médiums, etc…
Pour plus de siccativité, suivant les conseils éclairés et pertinents de Monsieur Fumoux (voir son site http://peindre-vrai.fr/ ) , je cuis l’huile de noix environ 4 heures à 100° ou 120° puis la laisse décanter à la lumière pendant au moins 6 mois au soleil. C’est alors une pure merveille (couleur miel) à mélanger directement avec les peintures ou à utiliser dans la fabrication des médiums.
J’espère que ces explications vous aideront pour expérimenter dans la pure tradition des maîtres anciens.
Bonne chance à tous.
Wouaah! Ça c’est ce que j’appelle un Super commentaire, merci beaucoup!
Bonjour,
Une fois de plus bravo pour votre article.
J’ajouerai simplement une remarque concernant l’huile de noix qui a été très utilisée du XVe au XVIIIe s. et jusqu’au XIXe siècle et encore aujourd’hui. (Vasari en 1568 la présentait comme la meilleur huile).
On peut utiliser une bonne huile de noix “vierge” de première pression à froid. (Comme d’autres artistes j’utilise celle du Moulin de la Tour). Certains auteurs prétendent qu’elle peut rancir facilement, mais je n’ai jamais eu ce problème. Elle paraît siccativer plus lentement que l’huile de lin mais en fait elle à l’avantage de siccativer dans la masse et de jaunir peu. Je prépare mon “huile noire” avec cette huile de la même manière qu’avec l’huile de lin.
Merci pour ce supplément d’information !