L’aquarelle est une peinture à l’eau basée uniquement sur la transparence de ses couleurs. Contrairement à la gouache qui est opaque.
Ses caractéristiques
- L’aquarelle est réversible, c’est-à-dire qu’une fois sèche, elle se redilue au contact d’eau. Ce qui fait toute sa fragilité. Il faut savoir maîtriser ses dosages (eau/couleurs) afin de ne pas diluer la couche précédente.
- Elle sèche quasiment instantanément, juste le temps que l’eau s’évapore et comme l’aquarelle se travaille en couche extrêmement fine, il lui faut donc très peu de temps.
- Si les couleurs semblent si lumineuses, c’est que les rayons naturels de lumière pénètrent le mélange pigment/eau et se réfléchissent sur la surface blanche du papier. Les pigments sont traversés ce qui crée cette transparence, un effet optique différent des autres techniques traditionnelles où la lumière se réfléchir directement sur les pigments.
Pour créer de l’opacité, on utilise de la gouache en complément.
Son utilisation
Pour un très bon résultat, une bonne qualité du matériel est essentielle. Et comme dans tous les secteurs, la qualité est faite pour durer.
L’aquarelle est une technique qui se travaille en légèreté car plus les mélanges ou les couches sont nombreuses, moins la lumière se réfléchit, donc plus la teinte se ternit. C’est pourquoi ses supports se limitent en général au papier blanc, car en plus d’être absorbant, sa blancheur est primordiale pour l’éclat des couleurs.
Le papier doit pouvoir également supporter l’humidité et doit être tendu afin qu’il ne gondole pas. C’est pour cette raison que les blocs de papier aquarelle sont collés sur leurs tranches, la feuille est à décoller seulement une fois le travail terminé.
Les caractéristiques du papier telles que sa blancheur, sa texture, son humidité, jouent un rôle très important dans le rendu final de l’œuvre. Il faut qu’il soit absorbant et épais (Au minimum 150g/m2, le 300g/m2 est parfait) et son grain peut être torchon, fin ou satiné. Satiné étant le plus lisse.
Il est également possible de peindre sur du parchemin et de la soie, ainsi que tous les papiers d’Extrême-Orient (Japon, Chine, Inde) qui sont fabriqués spécialement pour ces techniques à l’eau. Ils sont résistants et absorbants et sont considérés comme les meilleurs papiers pour les lavis.
L’alternatif au papier, c’est l’enduit absorbant! Vous pouvez l’appliquer sur n’importe quel support préparé, comme la toile, le bois, le carton, etc.. Cet enduit rendra le support blanc et absorbant semblable à du papier. Ce produit ouvre le champs des possibilités de l’aquarelle.
Je vous conseille vivement d’utiliser un pinceau spécifique pour cette technique afin que la couleur soit appliquée avec aisance. Ceux en martre ou en petit-gris conviennent parfaitement car leurs poils permettent un stockage naturel de l’eau.
Leurs poils sont très doux et très fins ce qui leur permet de se plier à la moindre pression, s’élargissant en éventail lorsque l’on appui un peu pour donner un trait large, puis retrouvant leur pointe effilée comme au départ une fois soulevé.
Son usage
En aquarelle, les couleurs s’appliquent donc par superpositions, sachant qu’elles sont transparentes, il convient de commencer toujours par le plus clair jusqu’au plus foncé. Le blanc n’est pas utilisée comme couleur, ce sont les zones vierges du papier qui sont sauvegardées.
Cette technique est idéale si vous voulez aller peindre à l’extérieur. Elle est rapide et pratique à transporter, ce qui fait que l’aquarelle est souvent associée à une peinture de paysage.
Sa composition
Le liant est la gomme arabique, c’est un suc naturel qui se récolte en incisant l’écorce d’un acacia d’Afrique, au Soudan principalement. L’Acacia Arabica. A l’état naturel, la gomme ressemble à de l’ambre.
La transparence et la stabilité des couleurs proviennent du taux de glycérine ou de miel, appelés “agents mouillants”. Ajouté en infime quantité, cet agent facilite l’adhérence entre le pigment et le support. Il lui donne également sa souplesse tout en préservant son humidité, c’est un agent plastifiant. En trop grande quantité, la glycérine devient un retardateur de séchage.
Parfois la dextrine et la gélatine sont utilisés à la place de la gomme arabique dans les aquarelles bon marché, ce qui fait qu’elles sont trop solubles.
Sa forme
L’aquarelle se trouve sous diverses formes, comme la gouache : en pastille, en godet ou en tube. Les pastilles et godets contiennent des couleurs durcies qui se liquéfient au contact du pinceau mouillé alors qu’en tube la peinture est plus liquide due à son taux de glycérine plus élevé. Il faut évidemment là encore différencier les gammes scolaires, fines ou extra-fines, la qualité des couleurs est mise en question. Pour connaître les différences entre peinture fine et extra-fines, c’est ici !
Ses additifs
En aquarelle aussi il existe des additifs afin de modifier les caractéristiques de la peinture, tels que les médiums, le fiel de bœuf ou encore la gomme (ou liquide) à masquer.
Les médiums pour aquarelle : Certains épaississent les couleurs et d’autres ralentissent le séchage. Ces produits sont cependant peu courants. L’aquarelle étant une technique de “l’instant”, l’exécution se veut rapide et assez spontanée, donc l’utilisation de ces médiums va à l’encontre du principe même de l’aquarelle.
Le fiel de boeuf : C’est un produit issu de la graisse animale qui fait partie de la catégorie des “agents mouillants”. Les couleurs deviennent donc plus fluides. Il permet également de pouvoir peindre sur des surfaces lisses, les couleurs adhèrent davantage au support.
La gomme arabique : La gomme arabique est le liant de la peinture aquarelle. En en rajoutant aux couleurs, celles-ci deviendront plus brillantes et elle leur conférera une meilleure consistance.
La gomme ou liquide à masquer : Comme son nom l’indique, ce produit masque une zone de votre feuille laissant cette partie vierge après avoir peint. C’est une gomme pelliculable qui se retire aisément après séchage.
Historique
C’est la plus ancienne technique de peinture utilisée sur support souple.
Elle a été utilisée très longtemps en tant que simple technique d’étude, comme a pu le faire par exemple Albrecht Durër au XVe et XVIe siècle. Puis c’est au XVIIe siècle que l’aquarelle connaît son essor, elle deviendra une technique artistique à part entière, développée surtout en Angleterre le siècle suivant. L’un des premiers grands aquarellistes en France fut Isabey.
La manière dont on pratique l’aquarelle en Europe trouve son origine dans les lavis, les enluminures et les miniatures d’antan. En Extrème-Orient, les lavis sont traités différemment, pas moins riches d’expériences et de réussites techniques cependant.
Pour en savoir plus, notamment la conservation et l’entretien, ainsi que des trucs et astuces, vous trouverez un article complet en cliquant sur ce lien : Tout savoir sur l’aquarelle !
Bonjour,
Cela fait plus d’un an que je fait de l’aquarelle. Résultat des courses, ce n’est pas concluant. Soit je mets trop d’eau ou pas assez. Idem pour le dosage des couleurs. Depuis 1 an, je fais partie d’un atelier de peinture où les plus confirmés en la matière donnent simplement des conseils et non des cours. Car personnellement je n’ai pas les moyens financiers pour m’offrir ce luxe. Donc, au final, je me retrouve avec une peinture qui ne ressemble plus du tout à rien. Je suis totalement déçue, mais je persiste. J’aimerai que quelqu’un me conseille pour m’apprendre les bases et les techniques de l’aquarelle. Si toutefois une âme charitable pouvait me venir en aide je lui serais infiniment reconnaissante.
D’avance merci !
Cordialement,
Bonjour,
je ne sais pas si mes vidéos peuvent vous aider, mais elles sont pour les débutants, il y en a une vingtaine et c’est gratuit. Voici le lien de la première : https://www.youtube.com/watch?v=TkenIGCwOfI
Sinon, ma chaîne youtube est “Hélène Valentin auteure-illustratrice”.
Va voir le site de Joel Simon. C’est très beau et il explique “pas à pas” en image et texte ce qu’il fait.
Bon courage
Bonjour, l’aquarelle est la plus délicate et compliquée des techniques de peinture. Elle ne convient pas à tout le monde. Avez-vous essayé d’autres techniques tels que le pastel, plus vif, plus texturé, plus brut ; ou encore l’acrylique, moins dépendant de l’eau ? Voici un article qui pourrait vous aider.
Bonjour Amandine,
Lorsqu’on souhaite peindre à l’aquarelle sur du papier kraft,
– faut-il humidier le papier avant ? le maroufler sur un support rigide ? ou juste le tendre sur une planche comme du papier aquarelle classique ?
– peut-on utiliser n’importe quelle face (glacée ou non) ?
C’est un support que j’utilise à l’huile, mais il me tente bien aussi à l’aquarelle.
Merci d’avance pour votre réponse
Bonjour, vous même travaillerez votre support selon les effets souhaités. Il est possible aussi bien de le maroufler que de le tendre avec un simple adhésif le temps de la séance. Les deux faces sont également utilisables, le rendu ne sera pas le même. La surface lisse permettra beaucoup plus de précision, la surface “à grain”, brute, sera plus absorbante et donnera un aspect plus graphique. Testez et vous saurez !
C’est une cotman 12 gobets qui est assez ” vieille ” car elle appartenait à ma grand mère
Que ce soit le modèle en plastique ou en métal, les godets sont amovibles, il se peut qu’avec le temps, la peinture ait collé les godets au support. Si tel est le cas, un nettoyage à l’eau suffit (sans les noyer dedans). Sinon, aidez-vous d’une petite pince pour les extraire.
Bonjour,
Je souhaite changer un godet de ma palette mais impossible de le retirer pourtant il est bien marqué que l’on peut les remplacer avez vous une solution?
Merci
Bonjour,
Quelle marque et quel modèle avez-vous?
Vous pouvez m’envoyer une photo par email : amandine-gilles@hotmail.fr
Bonsoir Amandine, votre site est surprenant, et riche d’information artistique, et j’aime beaucoup
j’ai commencé une aquarelle en juin et j’ai malheureusement laissé sécher le liquide à masquer trop longtemps du coup je n’arrive plus à le retirer
Auriez vous une astuce qui me permettrai de le retirer
En attente de votre réponse je vous souhaite une bonne soirée..
Fabienne
Bonjour Fabienne, n’ayant pas d’astuce à vous donner, j’ai fait appel à mes contact. Selon Evelyne Leroy, aquarelliste professionnelle, vous pouvez essayer doucement avec une gomme crêpe, ou bien avec un produit qui se trouve en pharmacie (marque Gilbert) utilisé habituellement pour enlever les taches d’adhésifs (sparadrap par ex.). Celui-ci peut être appliqué avec un pinceau ou un coton-tige.
Bien sur ces astuces sont à tester…
Cordialement
http://www.evelyne-leroy.fr/
Bonjour à tous,
Je me permets de publier ce post afin de remettre en question, quelques affirmations faites au sujet de la réversibilité de l’aquarelle et de la gouache.
Malgré les similitudes de ces deux types de peintures, leur propiétés différent sans aucun doute.
En principe, il n’existe de certitude que sur la composition de l’aquarelle (laquelle peut varier selon les fabricants). Elle est cependant essenciellement composée de gomme arabique et de pigmens comme vous le dites (seuls varient les agents conservateurs et autres adjuvants connus uniquement par les propres fabricants).
Contrairement à ce que vous affirmez, l’aquarelle est absolument irréversible une fois sèche. Même l’eau de javel n’y peut rien. Delà son intérêt: les “couches” ultérieures viennent se superposer aux antérieures sans les modifier physiquement. D’où le jeu des transparences.
La composition de la gouache, elle, est plus mystérieuse. Nous savons qu’elle est également composée de gomme arabique (tout comme l’aquarelle) mais elle comporterait d’autres charges comme la glycérine, le sulfate de baryum, et le fiel de bœuf. Dù à cela, sa densité et sa permanece physique sur le support différent complètement de l’aquarelle: la gouache est reversible (elle peut être retravaillée après séchage voire, partiellement efacée) et permet, grâce à son opacité de superposer des couleurs claires sur des couleurs plus foncées (même si ces dernières sont plus ou moins diluées à l’eau). Elle permet même de réaliser un certain “impasto” tant que le support est assez rigide (sans quoi il rique de se craqueler).
Ceci dit, même ce procédé est reversible. C’est la raison pour laquelle il est conseillé de protéger votre travail une fois fini.
Bonjour, merci pour votre commentaire et vos précisions fort intéressants. J’ai donc dès lors modifié quelque peu l’article afin d’y rajouter certains éléments.
Cependant votre avis sur irréversibilité de l’aquarelle me laisse perplexe. De par sa composition chimique, l’aquarelle est donc réversible. Si ce n’était pas le cas, les godets seraient inutilisables car impossible à diluer et les restaurateurs n’emploieraient pas cette technique.
En revanche en effet, et c’est certainement là où vous vouliez en venir, la couleur qui a été absorbée par le support, celle qui a pénétré profondément dans les fibres est effectivement difficile voir impossible à enlever. Mais cela est uniquement du au fait que c’est le papier qui est teinté. L’aquarelle se retire, la teinture du papier non.
Rebonjour,
C’est en effet de cela que l’on parle quand on utilise le terme d’irreversibilité (ou reversibilité), de l’attitude de la peinture une fois appliquée sur le support et non pas de ses propriétés à la dilution avant usage (en cela oui, la gomme arabique est une véritable merveille car c’est l’une des seules colles naturelles qui se réhydratent après s’être séchées).
Dans le procésus créatif, on parle de réversibilité comme des corrections ou des repentirs. Nous sommes d’accord: une fois apliquée et sèche, l’aquarelle n’est pas remanipulable (sauf sur de supports non poreux ou non absorbants), tout comme l’huile ne l’est pas une fois siccativée (ou oxydée)(et non pas sèchée ;).
Dans tous les cas, joli débat pour pousser à la réflexion!
A bientôt,
Unai