Un besoin de lumière
Nous sommes en septembre 2021, et les quinze derniers mois ont été éprouvants pour tout le monde, à bien des égards. La météo de ces derniers temps ne nous a pas épargnés non plus ici en Belgique. En réaction à tous ces maux généralisés, une envie profonde, ou plutôt une pulsion virulente, s’est emparée de tout mon être : un besoin vital de retrouver la lumière. Au sens propre comme au figuré par ailleurs. Un besoin de luminosité, un besoin d’optimisme et le besoin d’un nouvel élan d’inspiration. Qu’à cela ne tienne !
Etre artiste comporte des risques, et si la découverte en fait partie, alors tant pis. Mesures anti-covid prises, j’ai fait ma valise ! Direction Bilbao pour quelques jours, avec bien sûr le billet pour le musée Guggenheim bien en poche.
De par son architecture époustouflante et sa collection d’oeuvres des plus grands artistes modernes et contemporains, il est l’un des plus prestigieux musées d’art moderne et contemporain au monde. De plus, il est situé sur la côte basque, près de la mer et sous le soleil espagnol. Raison de plus pour s’y rendre !
Lors de la visite, chacun y trouve son compte, même les non initiés. Le bâtiment est en lui-même une vraie attraction. Nul besoin d’explication pour comprendre les oeuvres exposées, il suffit de les ressentir. Entre les installations vidéo insolites où l’on s’allonge au sol pour regarder la projection au plafond, les peintures monumentales qui vous font assoir tellement on se sent petit face à elles, et les installations en néons qui raviront les instagramers, la visite se déroule de surprise en surprise à chaque salle.
Cette bouffée d’art est réellement vivifiante. C’est une nourriture de l’âme et de l’esprit dont aucun être sensible ne devrait être privé.
Une fois rassasiée, après tout-de-même trois heures de visites, rien de mieux qu’un bain de soleil dans cette chaleur estivale qui nous a tant manqué en Belgique cette année. Ce weekend-là, Bilbao m’a gâté.
La lumière chaude de l’été était partout.
La lumière a pris peu à peu une place prépondérante dans ma vie en général, et plus particulièrement dans ma démarche artistique. En tant que peintre, cette lumière est à l’origine de tout. Sans elle, il n’y a ni couleur, ni ombre, ni relief. Sans lumière, il n’y a pas de peinture. Sans peinture, je ne suis plus.
En clair, la lumière, c’est la vie. J’aurais mis du temps à le réaliser, mais le comprendre m’a permis de mieux appréhender mon propre travail. Les toiles réalisées quelques années auparavant ont pris tout leur sens. Dans mes peintures, je représente ces forts contrastes, lorsque les zones d’ombre sont si sombres qu’il suffit d’un pas pour passer de la lumière aux ténèbres. Comme dans la vie.
Au fil du temps, la réflexion évolue. Et si la lumière est visible grâce à l’ombre, alors je fais de cette paire indissociable mon meilleur allié. Je ne lutte plus entre les deux, je les apprivoise pour en tirer le meilleur parti. Et le meilleur parti, aujourd’hui, s’exprime par cette nouvelle série de tableaux débutée en 2020. Dans laquelle la lumière et ses couleurs sont devenus le sujet même de mes réalisations. Inutile de trouver des prétextes pour représenter ce sujet, allons directement à l’essentiel. La lumière devient le sujet.
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